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Les fourmilières : sociétés plus évoluées que celles des hommes ?
Tout comme nous, les fourmis sont des animaux dits « sociaux », c’est sociaux, c’est-à-dire qu’elles forment un ensemble organisé, conventionné, hiérarchisé dans lequel chacun a sa place et son rôle. Tandis que les humains s’évertuent à créer toujours plus de nouvelles technologies pour accroître leur emprise sur la terre, les fourmis semblent quant à elles avoir trouvé le moyen de coloniser six continents sur 7 grâce à leur mode de vie particulier.
Les fourmilières sont en général composées d’une reine et d’ouvrières, une association qui, au premier coup d’œil, semble assez primitive mais les fourmis sont en réalité bien plus évoluées qu’il n’y paraît.
Une structuration et comportement social
L’efficacité de la colonisation de la Terre par les fourmis est en grande partie liée à leur hiérarchie et à leur cycle de vie. En effet, il est bien connu que chaque colonie est centrée autour d’une reine unique et de ses nombreuses filles ouvrières. Durant une courte période de l’année naissent une multitude de « princes » et « princesses » généralement de plus grande taille que les ouvrières et munis d’ailes afin de procéder à un vol nuptial et aller établir de nouvelles colonies.
Bien que les différentes colonies soient extrêmement compétitives et mènent des guerres sans merci entre elles, certaines espèces sont capables de s’assembler et former des supercolonies composées de plusieurs reines. Par exemple la fourmi rousse des bois Formica yessensis que l’on trouve au Nord-Est du continent asiatique étant capable de rassembler un total de 45 000 colonies occupant une surface de 270 hectares (soit l’équivalent de 378 terrains de football).
Les individus d’une même espèce sont capables de communiquer de différentes manières, la plus commune étant l’usage d’une substance odorante : les phéromones. Cette méthode permet entre autres, d’élargir leur territoire, d’identifier les membres d’une même fratrie, de prévenir et alerter la colonie d’une proie ou d’un danger. Ainsi, nul besoin d’inventer le smartphone.
Mode de vie de la colonie
La fourmilière croît grâce à la ponte d’œuf de la reine (ou des reines), autrement dit, la durée de vie d’une colonie dépend directement de la longévité de la reine (qui peut aller jusqu’à 20 ans). Les ouvrières quant à elles ont un cycle de vie plus court, mais sont chargées de toutes les tâches en dehors de la reproduction : explorer de nouveaux territoires, défendre le nid des prédateurs et concurrentes, rechercher de la nourriture, des proies, s’occuper des œufs ou encore construire la fourmilière. Bien que la grande majorité des genres se contentent d’investir des espaces libres (lopin de terre, bois mort, ect.), certaines espèces de fourmis sont capables de construire des nids aériens complexes en recourbant les feuilles d’une plante.
L’activité la plus essentielle est celle de la recherche de ressources alimentaires, principalement via la chasse. Les fourmis sont des animaux prédateurs. Mais saviez-vous qu’elles étaient également capables de réaliser des élevages ? Les ouvrières rassemblent les pucerons dans leur nid et collectent la substance (le miellat) qu’ils produisent pour s’en nourrir. Le genre de fourmis Stigmatomma est connu pour pratiquer une forme de cannibalisme/vampirisme inoffensif unique en son genre en coupant un trou dans le tégument larvaire pour se nourrir de l’hémorragie.
En somme, les fourmis forment des sociétés actives et diverses de la même manière que les hommes et leurs différentes civilisations. Aussi, il y a bien peu de limite à l’expansion constante de la taille de leurs colonies et supercolonies. À la différence de l’homme cependant, la fourmi a un impact positif sur son environnement à la faveur d’une dynamique saine avec les ressources de la nature et s’auto-régulent. On estime à un milliard de milliards de fourmis sur terre, soit 125 000 000 fois plus de d’humains. Ne sont-elles pas plus avancées que nous pour parvenir à croître sans atrophier la planète ?